LE RÔLE DES INSTITUTIONS RÉGIONALES (UEMOA, CEDEAO) DANS LA COORDINATION DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

LE RÔLE DES INSTITUTIONS RÉGIONALES (UEMOA, CEDEAO) DANS LA COORDINATION DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES

En Afrique de l’ouest, la CEAO et plusieurs pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) ont évolué pour former l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Une évolution similaire a été observée en Afrique centrale avec l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) qui est devenue Union économique et monétaire d’Afrique centrale (UEMAC). Entant qu’organisations regroupant des pays qui partagent une banque centrale supranationale et une monnaie communes, l’UEMOA et l’UEMAC ont réalisé des progrès notoires dans plusieurs domaines, dont:

*Les politiques budgétaires et monétaires pour lesquelles des critères de convergence ont été établis et une surveillance est effectuée par des cabinets indépendants;

*Les réformes fiscales et l’harmonisation des régimes fiscaux et douaniers dans un cadre régional. Les pays de l’UEMOA avaient convenu d’appliquer des tarifs communs en 1998. De même, les pays membres de l’UEMAC ont convenu d’adopter, en juin 1999, des tarifs fiscaux et douaniers communs;

*Harmonisation du droit: Un traité portant création de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) est entré en vigueur depuis septembre 1995.

*Des organismes centraux ont été créés pour la supervision des banques et la mise en place de bourses des valeurs dans les zones UEMOA et UEMAC. Un traité instituant la Conférence interafricaine du marché de l’assurance est en vigueur depuis février 1995. Le traité établit un code unique de l’assurance et un organisme de supervision chargé d’octroyer et de retirer les autorisations et d’inspecter les sociétés d’assurances.

L’UEMOA ET LA CEDEAO : intégration à géométrie variable ou fusion ?L’accélération des dispositions institutionnelles ces dernières années au sein de l’UEMOA et la réactivation de la CEDEAO s’inscrivent dans un jeu concurrentiel parfois coopératif dont le but semble être la recherche d’une crédibilité institutionnelle. Dans ce renouveau du régionalisme s’opposent au moins deux conceptions de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. L’une met l’accent sur l’intégration entre les pays africains (coopération Sud-Sud) en s’appuyant sur le caractère artificiel des frontières et sur l’importance des échanges commerciaux informels. Elle fait de la CEDEAO le cadre idéal et naturel de l’intégration dans la région. L’autre soutient une coopération institutionnelle avec la participation d’un partenaire extérieur à l’Afrique. Cette dernière approche, portée par la France et ses partenaires africains de la zone franc, considère l’UEMOA comme l’espace géographique optimal de la coopération institutionnelle en Afrique de l’Ouest. Ce d’autant que les États membres se caractérisent par une certaine homogénéité administrative, culturelle et linguistique. La viabilité de cette coopération serait justifiée par le nombre restreint de pays membres partageant la même histoire. De plus, la participation de la France aux institutions de l’UEMOA est considérée comme un facteur de crédibilité de la coopération institutionnelle (monétaire, financière, juridique ou culturelle).Face à ces deux approches, plusieurs remarques peuvent être avancées. Le principe de fonder l’intégration des économies sur le développement des échanges informels est discutable, d’autant que pour essentiel ceux-ci portent sur des produits importés de l’extérieur de la région.

Mamadou Ben

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