Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, s’est engagé à mettre progressivement fin à l’état de siège qui a été instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est du pays.
Cette mesure a été initialement mise en place pour lutter contre l’insécurité persistante qui sévit dans ces régions depuis plusieurs années.
En mai 2021, environ deux ans après le début de sa présidence, Tshisekedi a mis en place l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri, en nommant des chefs militaires pour superviser ces régions.
Cette mesure a entraîné diverses restrictions à la libre circulation des personnes et des biens, un couvre-feu, l’interdiction de la liberté d’association et des manifestations pacifiques, entre autres contraintes.
Dans un discours à la nation prononcé le jeudi 12 octobre 2023, le président Tshisekedi s’est engagé à mettre fin à l’état de siège dans ces provinces, marquant ainsi un tournant important.
« J’ai choisi, avec un profond sens des responsabilités, de mettre en œuvre un mécanisme de transition graduelle, qui permettra à terme de mettre fin à cette situation exceptionnelle », a-t-il déclaré.
Tout en reconnaissant qu’il y a eu quelques améliorations en matière de sécurité pendant l’état de siège, M. Tshisekedi a souligné l’importance de restaurer la gouvernance civile en Ituri et au Nord-Kivu, en particulier à l’approche des élections générales prévues pour le 20 décembre 2023.
« Ceci est particulièrement crucial, car toutes les parties prenantes au processus électoral devraient avoir le droit de participer pleinement et sans entrave », a-t-il souligné.
L’état de siège a fait l’objet de nombreuses critiques tant au niveau local qu’international, certains l’attribuant à l’escalade de la violence dans ces provinces déjà instables de la région orientale. C’est au cours de cette période que la rébellion du M23 a refait surface au Nord-Kivu et, malgré de nombreux efforts de médiation, la situation n’a pas été résolue, ce qui a poussé de nombreux habitants à fuir leur domicile en quête de sécurité.
Selon le Kivu Security Tracker, qui recense les incidents de violence impliquant les forces de sécurité de l’État et les groupes armés dans l’est du Congo, au moins 23 271 personnes ont perdu la vie à cause des groupes armés dans l’est du Congo depuis 2017, et 10 939 personnes ont été enlevées.
La région abrite plus de 250 groupes armés, et les forces gouvernementales ont eu du mal à établir l’ordre.
La mission de l’ONU, présente depuis plus de deux décennies, fait également face à des critiques pour son inefficacité perçue, et les discussions en cours suggèrent qu’elle pourrait être progressivement supprimée dès 2024.