Nous vivons une nouvelle phase, jamais vue, de l’histoire de l’espèce humaine, le moment où, ayant conquis la Terre, atteignant ses limites, elle doit penser autrement son rapport à la nature, à l’espace, à son destin.
Hérité de la Révolution industrielle, notre modèle de développement est essentiellement tourné vers la réalisation de profits à court terme. Ce modèle engendre surproduction et surconsommation, surtout dans les pays industrialisés et émergents, mais aussi parmi les élites des pays du Sud et récemment, au sein des populations pauvres. Pour satisfaire ces exigences de consommation, une course aux ressources naturelles s’est engagée depuis la révolution industrielle, au XIXe siècle, en Europe ; elle s’est accélérée ces trente dernières années.
En plus des violations des droits des populations du sud et des atteintes à leur mode de vie et leur culture, l’exploitation abusive des ressources naturelles a causé des dégradations importantes à la planète : le réchauffement planétaire affecte toutes les ressources naturelles renouvelables. Il y a une spirale vicieuse entre la surexploitation des ressources et le réchauffement de la planète, d’autant plus pernicieuse que de nombreux liens existent entre l’environnement, la pauvreté et les conflits.
Les 20 000 km² de forêt déboisée chaque année par les multinationales en Amazonie (exportation de bois, élevage bovin ou culture du soja) ont conduit à la disparition de nombreuses espèces, au réchauffement climatique (la déforestation produit environ 20 % des gaz à effet de serre) et menacent directement la vie des populations locales, dépendantes de la forêt pour leur habitat, pour se nourrir, se soigner et se chauffer.
Les pays en développement restent aussi plus vulnérables aux impacts des changements climatiques que les pays industrialisés et ils ne possèdent pas les moyens techniques, humains et financiers pour y faire face. Une situation d’« injustice climatique », où les populations les moins responsables du réchauffement de la planète en sont les principales victimes.
À l’horizon 2050, les déplacés environnementaux, obligés de migrer à cause de la dégradation de leur environnement (hausse du niveau de la mer, avancée du désert, assèchement d’un lac, etc.) sont estimés à 200 millions de personnes par les Nations unies.
Un enjeu géostratégique, source de conflits sociaux ou armés
Actuellement, des citoyens et des réseaux de la société civile ont décidé de réagir sur cette question et d’interpeller les décideurs politiques à plusieurs niveaux. Ils demandent une réduction de la consommation des ressources naturelles en Europe, l’adoption d’un cadre juridique contraignant pour exiger la transparence et la responsabilité des entreprises dans leurs activités, enfin, ils réfléchissent à renforcer la défense des populations locales et leur libre-choix dans la gestion des ressources naturelles disponibles sur le territoire.
Mamadou Ben
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