L’assurance et les services financiers en Côte d’ivoire

L’assurance et les services financiers en Côte d’ivoire

Le secteur des services financiers, dont le fonctionnement varie d’un pays à l’autre, englobe la banque centrale, des organismes de dépôt, des coopératives de crédit, des fonds d’assurance ou de pension et des institutions s’occupant d’intermédiation financière ou de gestion des actifs. Il couvre les entreprises financières, les marchés et les systèmes de paiement, facilitant la mobilisation de fonds pour l’investissement ou la consommation qui proviennent de l’épargne accumulée au niveau international. La récente transformation numérique du secteur a vu l’apparition de nouveaux acteurs tels que les entreprises de la FinTech et de l’assurtech.

En Côte d’Ivoire, l’histoire des services financiers est étroitement liée à celle de la « zone franc » dont la naissance est située par les historiens en 1939. C’est le début de la Deuxième Guerre mondiale et la France instaure le système de contrôle de change généralisé qu’elle étend à ses territoires d’Outre-mer. Une zone de privilège du franc venait ainsi de se constituer.

Ainsi, les racines du système bancaire ivoirien tirent sa source depuis la création de la Banque du Sénégal qui deviendra plus tard, en 1901, la Banque d’Afrique de l’Ouest, le premier institut d’émission mis en place par la France dans ses territoires. C’est également des cendres de la Banque du Sénégal qu’est née la Banque Internationale de l’Afrique Occidentale (BIAO).
 

Les banques ivoiriennes 

La BIAO-CI, la BICICI, la SGBCI et la SIB résultent de la transformation des établissements bancaires français qui étaient installés en Côte d’Ivoire avant son indépendance. Jusqu’en 1976, l’organisation du système bancaire ivoirien a reposé sur la loi n° 65-252 du 4 août 1965 portant réglementation du crédit et organisation de la profession bancaire et des professions qui s’y attachent. Les dispositions de l’article 2 de cette loi faisaient la distinction entre les banques commerciales, les banques de dépôts, les banques d’affaires et les banques de développement. La réforme du système bancaire de 1975 et la réglementation bancaire de 1990 ont supprimé cette distinction fondée sur le principe de la spécialisation. Aujourd’hui, on parle d’établissements de crédits composés de banques et d’établissements financiers. Ainsi, aux termes des dispositions de l’article 3 de la loi du 25 juillet 1990 portant réglementation bancaire de l’UMOA, « sont comme banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèques ou virements et qu’elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d’autrui, en opérations de crédit et de placement ».

Les établissements financiers sont définis, à l’article 4 de la loi bancaire, comme étant « des personnes physiques ou morales, autre que les banques qui font profession habituelle d’effectuer pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit, de financement de ventes à crédit ou de change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu’elles emploient pour leur propre compte en opérations de placement, ou qui servent d’intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement dans tout ou partie de ces opérations ».

Au contraire donc des banques qui ont une vocation universelle, la réglementation bancaire oblige les établissements financiers à se spécialiser dans des domaines bien précis. Un établissement est agréé pour une seule spécialité. L’exercice d’une activité additionnelle doit faire l’objet d’autorisation préalable auprès des Autorités monétaires et de contrôle bancaire. Les ressources des établissements financiers proviennent des dotations spécifiques et non des dépôts de la clientèle. Par ailleurs, le décret n° 92-311 du 15 mai 1992 classe les établissements financiers en trois groupes selon la nature de leurs opérations qu’ils sont autorisés à effectuer :

1/Premier groupe : ce sont les établissements de crédit. Ils font des opérations de prêt, d’escompte, de prise en pension, d’acquisition de créances, de garantie, de financement, de vente à crédit ou de crédit-bail.

2/Deuxième groupe : ce sont les établissements de placements financiers. Ces établissements font des opérations de prises de participation dans les entreprises existantes ou en formation, ou en acquisition de valeurs mobilières émises par des personnes publiques ou privées.

3/Troisième groupe : Autres établissements financiers. Ils effectuent des opérations de vente à crédit ou de change, d’intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers et de placement.

✓PAYSAGE DU SYSTÈME BANCAIRE IVOIRIEN

La configuration du système bancaire ivoirien présentait 18 banques et 2 établissements financiers au 31 décembre 2006. Il a un caractère oligopolistique. L’activité bancaire est concentrée au niveau de 5 banques qui détiennent 75% de l’encours des crédits (SGBCI, BICICI, BNI, SIB, BIAO)

Il comprend :

*/ 7 grandes banques avec un bilan supérieur à 100 milliards (SGBCI, BICICI, BNI, BIAO-CI, SIB, CITIBANK, ECOBANK).

*/ 3 Banques de taille moyenne avec un bilan compris entre 50 et 100 milliards (SCB-CI, BACI, BOA-CI)

*/ 7 petites banques avec un bilan inférieur à 50 milliards (BHCI, COBACI, COFIPA, OMNIFINANCE, VERSUS BANK, BFA, BRS-CI)

 

Sa structuration

Elle se présente de la façon suivante :

*/ 4 banques à vocation générale à réseau dense (BIAO-CI, SGBCI, BICICI, SIB)

*/ 5 banques à vocation générale à petit réseau (BOA-CI, BACI, COBACI, ECOBANK, SCB-CI)

*/ 4 banques à vocation générale sans réseau (COFIPA, CITIBANK, OMNIFINANCE, VERSUS BANK)

*/ 4 banques à domaines spécialisés (BHCI, BNI, BFA, BRS-CI)

Source : Direction du trésor/ sous-direction des affaires monétaires et banques.

Mamadou Ben

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