Au cours du volet technique du lundi précédant la conférence de la Semaine africaine de l’énergie (AEW) 2023 – qui se tient au Cap du 16 au 20 octobre – la société indépendante de recherche énergétique et d’intelligence économique Rystad Energy, partenaire officiel de l’événement en matière de connaissances, a présenté un exposé convaincant sur le paysage mondial du gaz naturel liquéfié (GNL). Dirigée par Per Magnus Nysveen, associé principal et analyste en chef de Rystad Energy, la présentation, qui avait pour thème « Les perspectives à long terme du GNL mondial dans un monde en transition énergétique », a ouvert la voie à une série de discussions techniques qui se sont déroulées tout au long de l’événement.
M. Nysveen a commencé sa présentation par une question essentielle : « La transition énergétique est-elle une rupture ou une bonne opportunité pour le marché du gaz ? Cette question est devenue la pierre angulaire d’une exploration complète du rôle évolutif du GNL dans la transition énergétique actuelle. M. Nysveen a souligné l’importance de s’attaquer à la consommation d’énergie et aux émissions provenant du gaz, en insistant sur l’importance croissante des sources d’énergie renouvelables. Il a fait remarquer que « la demande de gaz continuera d’augmenter dans divers scénarios d’émissions, mais pour parvenir à des réductions significatives des émissions, il faudra investir massivement dans les sources d’énergie renouvelables ».
La présentation a approfondi le rôle multiforme du gaz, en comparant ses applications à celles d’autres combustibles fossiles comme le pétrole et le charbon. M. Nysveen a fait remarquer que si le gaz excelle dans son utilisation directe à des fins telles que le chauffage et la cuisine, il pose des problèmes dans le domaine de la production d’électricité. Toutefois, M. Nysveen a souligné que les préoccupations environnementales liées au charbon, en raison de ses activités à forte intensité de carbone, ont entraîné un déclin de sa présence dans le bouquet énergétique mondial. Ce déclin a renforcé la compétitivité du gaz naturel, qui est devenu une option plus attrayante.
La dynamique des coûts des différentes sources d’énergie a été explorée, M. Nysveen soulignant que le coût actualisé de l’électricité pour les nouveaux projets d’énergie renouvelable est plus favorable que celui du gaz naturel. « L’énergie solaire et l’hydroélectricité, dont le prix moyen est respectivement de 36 et 42 dollars par MWh, se démarquent par rapport à la moyenne de 100 dollars par MWh du gaz naturel », a fait remarquer M. Nysveen. « Cependant, l’avantage concurrentiel du gaz naturel provient de ses coûts d’investissement inférieurs, en particulier par rapport aux projets renouvelables à forte intensité de capital généralement financés par des prêts.
La présentation a également abordé l’importance d’un système électrique équilibré et a souligné le rôle du gaz en tant que complément des sources d’énergie renouvelables. M. Nysveen a souligné l’importance de la flexibilité et de la fiabilité du gaz pour stabiliser les systèmes électriques. Dans ses perspectives d’avenir, il prévoit que les énergies renouvelables domineront de plus en plus le bouquet énergétique mondial d’ici 2040, en remplaçant d’abord le charbon, puis en défiant le gaz.
La présentation a mis l’accent sur la demande croissante de GNL et sur son potentiel de croissance significative en Afrique. M. Nysveen a souligné que si la demande actuelle de GNL dépassait l’offre, la satisfaction de cette demande à long terme nécessiterait des projets plus coûteux, ce qui laisserait à l’Afrique la possibilité de se faire une place dans le secteur.
« Personnellement, je pense que le besoin d’énergie et la croissance démographique en Afrique laissent entrevoir un potentiel important pour le développement de futurs projets gaziers sur le continent.
La présentation a donné le coup d’envoi du volet technique de l’AEW 2023, où les discussions sur le gaz et le lancement de projets seront approfondies, avec un grand nombre de professionnels régionaux de l’énergie, d’investisseurs mondiaux et de représentants des secteurs public et privé convergeant au Cap pour faciliter le dialogue, créer des réseaux et consolider les accords.
